La ministre déléguée à l’enseignement et la formation professionnels s’arcboute sur ses positions de casse du lycée professionnel en voulant imposer une dégradation brutale et scandaleuse de la classe de terminale. Le calendrier imposé est de surcroît intenable et irrespectueux du travail des personnels car la mise en œuvre de ce projet est envisagée dès la rentrée 2024 pour les 3 années du cycle. Le ministère persiste à faire passer le texte au Conseil supérieur de l’Éducation le 14 décembre. C’est une nouvelle fois un profond mépris envers les PLP et leurs syndicats.

Tous les syndicats d’enseignants de la voie professionnelle ainsi que la FCPE ont claqué la porte de la commission spécialisée des lycées qui s’est tenue mercredi 29 novembre 2023. Ils ont dénoncé d’une seule voix et avec force le texte relatif à la transformation profonde des trois années de cursus bac pro et exigent du ministre qu’il renonce à présenter ces textes au CSE du 14 décembre 2023.

Sous la pression de l’Intersyndicale Voie pro, le ministère a organisé une nouvelle ronde de bilatérales à un train d’enfer cette semaine. La pression de l’intersyndicale a permis d’obtenir quelques modifications du texte. Pour autant l’esprit de la réforme reste le même et au-delà de reculs mineurs, il poursuit son dessein. Le « choc des savoirs » en lycée pro pour le ministre s’illustrerait donc par moins d’école et plus d’entreprise.

Alors que les épreuves professionnelles représentent de gros coefficients pour l’obtention du diplôme, ce sont 71 heures en enseignement professionnel qui sont supprimées en terminale.

Il persiste dans sa volonté de mettre en place le parcours diversifié en fin de terminale et d’amener au doublement des PFMP.

Tous ces bouleversements auront un impact lourd sur les conditions de travail de l’ensemble des personnels exerçant en lycées professionnels.

Des questions majeures et centrales pour organiser la rentrée 2024 ont été posées et sont restées lettre morte faute de temps de la part des services pour rédiger des textes précis. Ainsi, on ne connait pas aujourd’hui les modalités d’organisations de l’oral de projet qui nécessitera un texte réglementaire, nous n’avons pas en main non plus la note de service concernant les parcours diversifiés.

Ce n’est ni l’intérêt des élèves ni celui des personnels qui conduit cette réforme. Avec les personnels, nous refusons ce projet : le ministère portera la lourde responsabilité d’un accroissement du décrochage scolaire, de résultats en baisse aux examens et d’une dégradation sans précédent des conditions de travail des personnels. C’est clairement une annualisation du temps de travail des PLP qui se profile.

Pour maintenir la pression et stopper ce démantèlement organisé de nos LP et contre cette dégradation de la classe de terminale nos organisations SUD éducation, FSU (snuep, snes, snep), FNEC FP-FO, SNETAA-FO, SNFOEP, CGT Éduc’action, SGEN-CFDT, Fep-CFDT et SNALC appellent à la mobilisation et la grève le 12 décembre. Elles soutiennent toutes les actions des collègues qui s’organiseront, y compris localement, pour faire entendre leur désaccord avec ce projet inacceptable qui nuit gravement à l’avenir de la voie professionnelle tant pour les élèves que pour les personnels et appellent l’ensemble des collègues à participer massivement aux rassemblements académiques à NANCY et à METZ.