Refondation de l’école : une vaste blague !

Page 2 du bulletin local Février 2013
dimanche 3 février 2013
par  Sud Education Lorraine

Une concertation qui n’en a que le nom :

La phase de concertation s’est achevée. Les syndicats, les collectivités territoriales et les associations de parents d’élèves ont été reçues. Le calendrier extrêmement serré n’a pas permis de réels débats et le processus n’était là que pour donner un vernis de légitimité à des décisions pour l’essentiel déjà arrêtées par le gouvernement. De plus, les personnels ont été tenus à l’écart et n’ont pas eu leur mot à dire. Enfin, peu de points sont réellement réglés dans la partie législative du projet de Loi alors même que certains sont ambigus ou contestables. Les questions déterminantes sont reléguées en annexe et seront soumises à des évolutions ultérieures.

Une refondation qui n’en est pas une :

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Cette concertation n’a pas consisté à remettre en cause ou même à questionner sur le fond les volets les plus contestés des contre-réformes proposées par le gouvernement précédent. La refondation n’est donc pas une rupture avec la politique précédente et ne mérite pas son nom. Elle reste rivée aux indicateurs internationaux des résultats et aux coûts financiers induits sans revenir à la réalité du terrain. De plus, la convention entre le MEDEF et l’Éducation Nationale, signée par les ministres de droite, n’a pas été abrogée. Ainsi, le syndicat patronal va pouvoir continuer à intervenir dans les établissements scolaires en tant que « partenaire éducatif ». L’école restera soumise au monde de l’entreprise. La refondation Peillon veut toucher à tout sans surtout rien bousculer.

la refondation en quelques points clés :

Le principe du socle commun et le livret de compétences sont maintenus. L’école évalue l’employabilité future des élèves. Cette volonté explicite d’adapter le système scolaire à une idéologie des besoins supposés du marché, débouchant le plus souvent sur la déscolarisation de l’enfant que sur son insertion, est renforcée par les références à l’acte III de la décentralisation : contractualisation des moyens par des conventions tripartites Établissement Public Local d’Enseignement-Rectorat-Collectivité Territoriale, augmentation du poids des Collectivités Territoriales dans les Conseils d’administration, prêt des locaux des Établissements à des entreprises ou des organismes, formation par les collectivités…. Cela revient à soumettre le service public d’éducation à des intérêts locaux et clientélistes.
La refondation touche également le premier degré avec la réforme des rythmes scolaires qui alourdira les conditions de travail des personnels sans baisse du temps de travail. On remet une demi-journée de classe sans l’avis des enseignant-es, sans remettre en cause les rythmes des apprentissages induits par des programmes dont le contenu rencontrait l’opposition de l’ensemble de la collectivité scolaire en 2008. On évoque une liaison renforcée entre premier degré et collège sans contenu, avec des expérimentations sans objectifs et pilotées par la hiérarchie. Enfin, le gouvernement propose une nouvelle formation des enseignants dont le contenu reste vague.

Face à une « refondation » qui n’en a que le nom,
c’est maintenant l’heure de la mobilisation !